Liability (FR)
Après un premier opus remarqué paru chez Hefty en 2006, le duo australien Solo Andata a trouvé refuge sur 12k pour son second album. Fyris Swan avait posé les bases de leur univers. Ici, avec ce nouvel effort, les deux hommes développent cette idée de musique ambient mélée de field recordings et à laquelle on rajoute des instruments comme le piano, la guitare acoustique ou le violoncelle. Inutile de préciser, et au vu de la pochette on le comprend très bien également, que Solo Andata évolue dans des sphères hivernales et évocatrices. Paul Fiocco et Kane Ikin ont réellement fait ici un travail d’orfèvre. On s’imagine aisément dans une campagne enneigée à perte de vue, le froid gagnant lentement les articulations, engourdissant nos sens. Tout ici est orienté vers la lenteur et les climats polaires. Il n’y a pas vraiment d’alternative mais Solo Andata se garde bien de faire le même morceau à chaque fois. Disque varié, empathique, vaporeux et aux effets multiples, on assiste à un bel exercice de style qui laisse à penser que le genre à toujours son lots de bonnes surprises à offrir. On croit toujours avoir fait le tour mais, heureusement, il y a encore des Solo Andata pour réveiller notre intérêt.
Cet album purement organique approche souvent la température fatidique du zéro absolu. On tend ainsi vers un état d’énergie minimal mais il n’y a aucune crispation ni aucun état d’immobilisation. Bien au contraire, le mouvement sonore est ici des plus bas mais on se sent bercé et sécurisé. Il n’y a aucune inquiétude, aucun sentiment de malaise. C’est juste de la beauté pure, éthérée et étirée, libérée de toute imperfection. Ainsi Solo Andata produit une musique qui anesthésie toute velléité de conflit et impose une paix intérieure qui n’est sujette à aucune contestation. Le voyage est magnifique mais il est évident qu’il faut aimer les immenses contrées arctiques, les no man’s land à la végétation rare. Solo Andata est en train de marquer des points. Fyris Swan était déjà un album avec de belles qualités. Ce second effort va plus loin dans l’exploration abstraite et glacial sans oublier que la beauté musicale est également primordiale.
par Fabien