Review of Filaments & Voids [12k1050]

Rif Raf (FR)

Complexes et mystériseux, les rapports qui soustendent la musique et le silence qui lui succede peuvent donner lieu a de multiples interpretations. Dans quelle mesure l’absence de musique marque-t-elle la fin d’une oeuvre musicale? Le silence est-il un mysticisme ou un neant? David Tudor, interprete magistral de John Cage, l’avait bien compris, le silence en musique ne ‘lest jamais totalement. Quand il (non-)jouait la célebre “4’33′”, les instants séparant l’ouverture et la fermeture du couvercle de son piano lui faisait entendre les bruits du public, tout comme Cage lui-meme prétendait que le silence absolut n’existait pas. Pour son retour sur le label 12k, le compositeur électro-acoustique Kenneth Kirschner inscrit son oeuvre quelque part entre une electronica ambient d’une magnifique pureté post-Ligeti (les Filaments) et un continuumm cagien (les Voids). Entre composition moderne et drones numérisés, chaque mini-séquence est suivie d’un silence de quelques secondes, le procédé étant répété a de multiples reprises a l’intérieur meme de chaque plage (quatre au total sur ce double disque compact). Absolument remarquables de synthese métaphysique, elle va bien au-dela de l’apparente froideur intellectuelle du projet, les quatre oeuvres du musician de Brooklyn d’inscrivent completement dans la logique cosmique d’un Murcof (ou d’un Stanley Kubrick en mode “2001, Odyssee de l’Espace) les spectaculaires effets planants en moins, les insondables mysteres interplanetaires en plus. Ce silence de l’infini, toujours lui.

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