Review of Aix [12k1051]

Octopus (FR)

Franchissant les Alpes à l’automne dernier pour venir passer un peu de temps à Aix-en-Provence (d’où le titre), le milanais Giuseppe Ielasi maintient le cap initié avec son récent EP Stunt (Schoolmap, 2008). On reconnait d’ailleurs certains matériaux sonores précédemment utilisés et une approche globale de la composition déjà expérimentée : multiplication des motifs et agencement en structures mouvantes articulées autour de rythmes. Ces idées sont à présent développées sur la longueur d’un album, le deuxième chez 12k après August en 2007. Toujours aussi habile dans le placement des sons et minutieux dans leur traitement numérique, Ielasi esquisse des paysages selon un mode impressionniste : nuances délicates, micro-textures éphémères, petites touches musicales posées du bout des doigts qui finissent par former un tout cohérent au fur et à mesure qu’elles s’accumulent. Ici quelques notes de piano éparses accompagnent le tic-tac régulier d’une aiguille métallique; là écoulement limpide, grincement de l’osier et cliquetis électronique se répètent et se synchronisent progressivement pour former une harmonie momentanée. Un troisième titre fait s’assembler, le plus logiquement du monde, lime à ongles, boules de billard, guimbarde, djembé et trompette, de sorte que l’on se croirait autant chez Pierre Bastien que chez Ennio Morricone. Ailleurs, d’autres chuintements mécaniques et une chaude nuit étoilée contribuent à créer des atmosphères contemplatives et apaisantes. Expert en arrangements méticuleux, lelasi fait preuve une nouvelle fois de son talent. A l’image de l’admirable pochette du disque, sa musique est une construction haut-perchée et pluristratifiée, juste parfois un peu trop tirée au cordeau et aux tons qui s’éloignent rarement du pastel. – Jean-Claude Gevrey

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