Review of Map In Hand [12k1040]

Octopus (FR)

Que peut bien faire un trio de guitaristes sur 12k, référence internationale de l’électronique minimale? Si la publication de ce Map In Hand sur le label de Taylor Dupree a de quoi surprendre, l’écoute du disque révèle toutefois de curieuses analogies entre l’univers des trois australiens et celui du musicien américain: même sens de la narration épurée jusqu’à l’os, même amour pour les sons cristallins et les développements microscopiques… Sauf qu’au lieu de créer tout cela à l’aide d’un ordinateur, les Seaworthy s’arment simplement de leurs guitares, ou plutôt de leurs amplis, ceux-ci étant les véritables interprètes de cette symphonie de feedback au son clair et transparent. Le disque s’ouvre sur une aurore (“Dusk, 30th September 2005”), se clôt sur un coucher de soleil (“Dawn, 2nd October 2005”), et la trame narrative qui nous transporte d’un point à l’autre semble correspondre au mouvement de l’astre solaire, dont les rayons de doux larsen construisent une architecture mouvante faite de lumière et d’ombre. Si ce Map In Hand est avare en mélodies, les quelques arpèges de guitare présentes sur le disque (“Part 2”, “Part 4”) viennent comme couronner cette lente ascension stellaire, dans un zénith extatique et immobile. En une sorte de version ralentie de Labradford (si cela est toutefois imaginable), Seaworthy jette un magnifique pont entre post-rock et minimalisme, que d’autres groupes devraient s’empresser d’emprunter tellement les possibilités créatives semblent fécondes.

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