Liability (FR)
Le jeune Finlandais Antti Rannisto sort avec ce Ääniesineitä un premier album qui est bien dans la lignée des albums d’électronique minimale du Grand Nord. Immanquablement on pense à Pan Sonic même si Rannisto est manifestement moins torturé. Ce thésard en sociologie et sémiotique combine dans sa musique des influences aussi diverses que le hip-hop, la house et la musique électronique expérimentale. De prime abord cette alchimie des genres paraît intéressante tant elle suscite la curiosité. Rannisto réussit ce tour de force en produisant un album très ouvert qui malgré son minimalisme et ses phases répétitives reste accessible à tout à chacun. On poussera même le vice à dire que Ääniesineitä est dansant. Sans doute son côté house. Si Pan Sonic a dû être une source d’inspiration importante, on pourra mettre en parallèle des artistes comme Ryoji Ikeda. Il n’y a qu’à ré-écouter un disque comme + / – (Touch – 1996) pour se rendre compte combien les deux hommes sont proches. Il y a, comme ça, des modèles qu’il est toujours bon de suivre.
Dans ce souci d’ouverture amorcé avec des artistes comme Sawako le label 12k continue sur sa lancé avec ce disque hypnotique et tout à fait enthousiasmant. Ääniesineitä nous rappelle les grandes heures du minimalisme électronique de la décénnie précédente. Une époque où régnaient en maître les labels Touch, Staalplaat ou Mille Plateaux. Antti Rannisto signe un premier album qui fait dans l’épure mais qui remplit parfaitement l’espace. Si certains ne manqueront pas de cataloguer le Finlandais dans une sorte d’ambiant, ce serait réduire sa musique de manière assez injuste. Ambiant, il ne l’est que parce qu’il utilise des nappes d’arrière-plan mais cela s’arrête là. La rythmique, tout en basse, plaide plus pour des formes moins hermétiques. Des morceaux comme “Ääniesineitä 2” sont là pour en témoigner. Rannisto s’inscrit ainsi bien dans cette école finlandaise qui offre des sonorités aérées douées d’une intensité toute nordique. Rannisto est tout de suite dans la cour des grands avec ce disque qui redonne un peu foi en la cause électro minimale. Finalement c’est tout ce qui compte.