Review of Ocean Fire [12k1046]

La Magic Box (FR)

En 1981, sortait As Falls Wichita, so Falls Wichita Falls qui marquait la rencontre entre le guitariste Pat Metheny et le claviériste Lyle Mays. L’album devenu culte (à telle enseigne que Dior l’utilise comme musique de son parfum Fahrenheit depuis plus de 20 ans) était un véritable hymne à la nature et mélangeait les univers des deux musiciens, interpénétrant leurs instruments jusqu’à ne plus savoir ce qui était guitare et ce qui était électronique. Ocean Fire se rattache à ce genre de travail, de recherches sonores et de sentiments dans une version encore plus épurée et plus ambiant. Là aussi, un guitariste et un pianiste collaborent ensemble faisant tomber leurs instruments dans le creuset d’un ordinateur et fondant le tout dans une seule entité sonore de liquide en fusion.. On retrouve ici le Sakamoto le plus minéral, non pas celui emphatique de la BO du Dernier Empereur mais celui plus expérimental qui a collaboré avec Fennesz. Willits, moins connu du grand public, n’en est pas moins l’auteur d’une quinzaine d’oeuvres musicales: c’est un artiste d’avant-garde à la pointe du travail sur la guitare traitée par ordinateur. Qu’un tel CV ne vous inquiète outre-mesure, Ocean Fire au rythme aussi lent qu”une onde se brisant sur le rivage, est moins inaccessible qu’il n’y parait. Musique de relaxation possible pour certains, de siestes apaisantes pour d’autres, l’album évolue par des nuances subtiles où chaque bruissement, chaque craquement devient un scorie sonore apparaissant à la surface d’une matière fluide. Le disque est donc aussi changeant et multiple que la surface de la mer elle-même. On ressort donc de cette écoute calmé mais pas vidé. Plutôt rempli d’une énergie de vie renouvelée.
– Denis Z.

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