Ethereal (FR)
12k est coutumier de la publication de disques, témoignages de concerts ou rencontres rares entre musiciens, et son gérant, Taylor Deupree, se montre également non avare de collaborations en tous genres. Il était donc à peu près certain que la prestation donnée à l’été 2013 au Yamaguchi Center for Arts and Media allait faire l’objet d’une captation et d’une parution en format physique. Rencontre de l’États-unien, de Ryuchi Sakamoto et d’Illuha, cette performance unique avait été l’occasion d’une pièce, découpée en trois morceaux sur le disque, largement improvisée, dans laquelle se mêlèrent piano, guitare, orgue, synthétiseurs et éléments électroniques.
Si l’apport du piano de Sakamoto se fait relativement discret (on le repère surtout dans Movement,3), on reconnaîtra davantage les participations des trois autres musiciens, distinguant les textures et micro-interventions de Deupree et du duo formant Illuha. À ce titre, le découpage tripartite favorise l’identification de mouvements : le premier plus dense, le deuxième mettant aux prises des composantes plus fragmentées (glitchs, craquèlements, micro-larsens) et le troisième presque cristallin grâce à la rondeur de ses notes et au tintement de quelques particules.
En toute hypothèse, même quand on pense se trouver face à quelque chose de plus abstrait, la luminosité des matériaux, la douceur de l’ensemble et la finesse de l’exécution permettent de ciseler un agrégat particulièrement accueillant. De surcroît, la forme de renouvellement induite par le séquençage en trois mouvements écarte aisément toute crainte d’assister à une recension trop homogène d’un concert au sujet duquel on nous annonce, ce que nous croyons bien volontiers, que les artistes eurent immédiatement le sentiment d’avoir accompli quelque chose d’important.