Ethereal (FR)
Les mois passent et la liste des artistes réalisant des disques collaboratifs avec Taylor Deupree ne cesse de s’allonger. Il faut admettre que la musique minimaliste et les textures précises de l’États-unien s’accommodent facilement avec d’autres univers ambient et/ou expérimentaux. Au programme cette fois-ci, une rencontre avec Ryuchi Sakamoto, résident new-yorkais également, et qui avait partagé l’affiche d’un concert avec Deupree en avril 2012. Point de départ de leur travail en commun, cette soirée avait même été précédée d’un temps de répétition en studio, au cours duquel un des morceaux du présent disque avait été enregistré.
Comme on pouvait s’y attendre, Disappearance ambitionne de croiser le piano, préparé ou non, du maître japonais, et les éléments synthétiques plus ou moins pointus et acérés de Taylor Deupree. À ce titre, ces derniers peuvent opérer dans des tonalités proches du larsen, proposer quelques petites rythmiques ou bien se parer d’atours grésillants, mais jamais ils ne prennent le dessus sur le clavier de Sakamoto, véritable élément central du disque. Toutefois, afin de renouveler un peu le dispositif, les deux musiciens convient Ichiko Aoba, chanteuse-compositeur tokyoïte, à œuvrer sur Curl To Me, morceau de clôture de l’album. Avec ses vocalises, la jeune femme apporte un peu de chaleur et d’humanité à un ensemble qui aurait pu, sans cet ajout, apparaître comme trop désincarné, froid et parfaitement conforme à nos attentes.