Review of Shizuku [12k1067]

Ethereal (FR)

L’inclinaison de 12k pour le Japon et ses musiciens expérimentaux trouve une nouvelle déclinaison avec la sortie de <i>Shizuku</i>, premier album d’Illuha, duo dont un seul des membres, Tomoyoshi Date, est Japonais néanmoins. Ceci dit, Corey Fuller vit aussi à Tokyo et c’est dans une église de Bellingham, ville de l’état de Washington, que les deux compères ont enregistré ce disque. Les relations entre les deux pays ainsi consolidées, Date et Fuller ont entrepris la réalisation de ces six titres qui les voient habilement mêler instruments réels (vibraphone, guitare, piano, cithare, accordéon) et composantes électroniques (traitements, field recordings) pour un résultat tirant souvent vers des fréquences aigues et, partant, lumineuses.

En sus de tous ces éléments, les deux membres d’Illuha convient également, sur les deux premiers morceaux de l’album, le violoncelle de John Friesen, dont les interventions suaves et profondes se marient idéalement aux propositions de Fuller et Date afin de constituer un ensemble délicat et poétique. Précisément, un véritable poète est également invité à participer à Shizuku puisque Tadahito Ichinoseki opère par un spoken word qui surprend à la première écoute tant la voix du Japonais est en avant par rapport aux instruments mais qui, à l’usage, trouve, elle aussi, sa juste place (Seiya).

Jamais très loin d’une forme de mélancolie touchante, les six morceaux de l’album parviennent cependant à éviter toute afféterie pour laisser l’auditeur maître de ses sentiments, à même d’être bercé par ces compositions comme d’y voir quelque chose d’extrêmement ouvragé, à la limite de la préciosité raffinée. Si la carrière solo de Tomoyoshi Date nous semble manquer un peu d’intérêt en ce qu’elle n’est rien de plus qu’une nouvelle variation néo-classique, le duo qu’il forme ainsi avec Corey Fuller est assurément d’une autre dimension.

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