Ethereal (FR)

Présent sur plusieurs compilations dont on a pu rendre compte dans ces pages, Autistici passe à l’étape du long-format avec cet album paraissant sur 12k, structure particulièrement idoine pour l’electronica minimaliste de l’Anglais.

On avait déjà pu saluer les caractéristiques de la musique du Britannique: belle luminosité des sonorités, dépouillement spectral des arrangements et apport non négligeable de la réverbération. Ces qualités sont une nouvelle fois développées ici, dans des morceaux où des bribes mélodiques perlées (“Wire Cage For Tiny Birds”, “Attaching Softness To A Shell [C]”) sont délicatement posées sur une texture plus complexe typique du label new-yorkais (glitchs, grésillements, cut-ups). À cette musique gracieuse et inspirée est ajouté un livret de photographies en noir et blanc de Taylor Deupree; arty et évocateurs, renvoyant à une solitude certaine (pas un être vivant n’est représenté) et aux compositions parfaitement ouvragées d’Autistici (importance des lignes et câbles), les clichés du photographe agissent comme une illustration idéale de Volume Objects.

Sur le plan musical, alors qu’on commençait à redouter un peu l’écoute de ce qui aurait pu être un énième “disque 12k”, on est ravi de constater que l’Anglais peut se départir de cette grammaire plutôt classique pour s’orienter vers des terrains dans lesquels l’accent est davantage mis sur le travail rythmique (“Heated Dust On A Sunlit Window”) ou sur l’intégration de boucles mélodiques concassées et de souffles anxiogènes (“To Human Form”). On obtient alors un album riche et varié, belle confirmation des promesses entrevues jusqu’alors. 7/8 – François Bousquet