Ethereal (FR)
Second album de Franck Bretschneider sur 12k où, loin de l’electronica-dub qui a fait son succès (que ce soit sous son nom propre ou sous le pseudo Komet), le musicien allemand opte pour une techno minimaliste bien dans la veine du label new-yorkais.
Ici, le travail se concentre principalement sur les textures, les faisant varier de manière infinitésimale pendant que des sons micro-électroniques (mini-glitchs, petits larsens) interviennent çà et là. Nécessitant une écoute très attentive (le casque est fortement conseillé), Looping I-VI (and other Assorted Love Songs) ne se relève pas d’une audition furtive et distraite. Cette impérieuse exigence pourrait rebuter mais elle constitue, en réalité, la clef pour pénétrer un album où les plages s’enchaînent imperceptiblement, comme un voyage musical ininterrompu d’une quarantaine de minutes.
Cela dit, bien qu’appréciant les ouvrages uniquement consacrés aux nappes, on est content que Bretschneider ait également su, dans la seconde partie de son album, incorporer des éléments qui, sans être mélodiques, viennent rompre le continuum jusqu’alors en place: petite rythmique soulignée par une boucle reprenant le son d’un sonar (“Against a Blue Background”), pulsation composite (“Looping IV”). Puis, peu à peu, au fur et à mesure qu’on se rapproche de la fin du disque, l’espace sonore se remplit de plus en plus, allant même jusqu’à accueillir de courtes phrases mélodiques (“Go ! said the Bird”) ou une rythmique plus régulière (“Looping VI”).
Looping I-VI (and other Assorted Love Songs) se révèle donc être un album plus varié que ce qu’on pressentait, loin de toute répétition et de tout sentiment de redite; assurément une intéressante étape de la carrière de Frank Bretschneider.