D-Side (FR)
Vétéran de la musique expérimentale, le Japonais Ryuichi Sakamoto ne cesse, depuis quelques années, de tisser des liens avec la nouvelle génération au fil de collaborations avec Alva Noto, Fennesz ou, comme ici, le Californien Christopher Willits, sur un theme qui lui est cher: l’ocean. Car Sakamoto, a travers sa production musicale et son implication sociale milite contre le réchauffement climatique (une reformation de son Yellow Magic Orchestra a meme eu lieu pour le festival organisé par Al Gore), contre l’implantation d’une centrale de retraitement des déchets nucléaires au Japon, et pour la sauvegarde des mers. Projet militant, dnc, Ocean Fire se veut un soundrack des masses océaniques, qui s’exprime ici avec retenue et modestie. pas de discours ni de statistiques, Willits et Sakamoto composent tout simplement, avec leurs instruments de prédilection – guitare e électronique pour le premiere, piano et électronique pour le second – de lngues vagues mélodiques, véritables marrées sonores ou il devient le plus souvent vain de déterminer l’origine de chaque son (tout juste si on percoit quelques notes de guitare en motif répértitif sur “Cold Heat”) tant l’osmose des deux composteurs est totale. Album ambient, mais pas pour autant albume apaisé, Ocean Fire n’est pas qu’une simple contemplation des vauges s’échouant doucement sur la plage, il porte en lui l’angoisee du grand large, les profondeurs insondables et l’isolement aquatique. Une plongée dans le grand bain hautement recommandée. – Jean-Francois Micard