Review of Sart [12k1042]

Octopus (FR)

Découvert fin 2006, sur la compilation Blueprints, qui jetait dans le grand bain six projets aux horizons divers (collection d’artistes inconnus, pour la plupart) avec l’espoir de donner des perspectives nouvelles au label de Taylor Deupree, Pjusk nous invite, avec Sart, autour d’un feu de camp en plein hiver. Hiver norvégien, comme les deux membres Jostein Dahl Gjelsvik et Rune Sagevik, et glacial pour les ambiances grises et mélancoliques qui se dégagent de la quasi-totalité des pièces proposées. Le feu quant à lui, est attisé par des pluies, des averses de notes cristallines d’un diamant à facettes multiples réfléchissant le spectre lumineux d’un soleil levant. Mais résumer le duo aux seules nuances d’un caractère ambient est très réducteur. Il façonne “Tander” (magnifique morceau d’ouverture), “Dur” ou “Spor 2” (présenté sur Blueprint et rebaptisé “Flyktig”) avec une glaise faite de boucles de bruits retravaillés, qui assurent le rythme et la pulsation. Le tout jouant d’une dualité figurative/abstraite, accompagnée de nappes aériennes qui posent le glacis de mélodies brèves et additives, on ne peut alors que succomber. L’électro-acoustique “Rim” (en milieu d’album) sert de prélude à une suite de titres se tenant la main. On passe de l’un à l’autre en douceur : motif vaporeux et céleste qui incorpore une voix féminine, invitant à la rêverie (“Rav”), une basse dub étouffée “Hul”, des arpèges de guitare appuyés par une boite à rythme singeant les baguettes balais “Anelse”. Difficile de coller une étiquette à cet essai qui fourmille d’idées et plante des graines (électronica, ambient, minimalisme, etcS¹) qui, malgré le sol gelé, s’épanouissent en un bouquet multicolore. Un bel ouvrage dont on attend une suite avec impatience. – Jean-Marc Clogenson

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