Review of Northern [12k1037]

Octopus (FR)

Ce n’est pas le moindre des paradoxes que d’avoir écouté pour la première fois ce disque sous un chaud ciel estival. Northern, comme son nom l’indique, évoque le nord. Mais un nord cotonneux et luminescent plutôt que rugueux et balayé par les vents. Un nord, finalement, à l’image de son concepteur, Taylor Deupree, qui revient ici pour la première fois depuis January, paru chez Spekk en 2004, à un travail de production en solitaire. Isolé dans son nouveau lieu de vie au milieu des bois, le musicien américain opère un repli sur soi sincère qui donne à sa musique une chair cristalline rêveuse, une consistance nouvelle qui s’attache à des lignes musicales coutumières, minimales et granulaires. Ainsi, la profondeur se manifeste plus ici par le sensible que par le sensoriel, comme sur un “Haze It May Be” qui se révèle subtilement narratif, coulé dans une nappe de bruits légers et flottants. Dans cette sphère apaisante, les sources instrumentales, la guitare, le mélodica et surtout le piano électrique semblent se dissoudre naturellement au contact des field recordings, sauf sur l’ultime morceau, “November,” qui renoue avec quelques points de rupture plus sonores. Avec ce disque, Taylor Deupree pourrait bien ensorceler votre été. Après ça, il ne manquerait plus qu’il neige en Juillet. – Laurent Catala

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