Review of Chessa [12k1030]

Octopus (FR)

Par sa capacité à récupérer des sons embryonnaires de notre environnement quotidien, à les recycler ou à les déformer, l’exploration musicale des sources microtonales se rapproche fréquemment de formes exploratoires visuelles ou graphiques, à l’image du travail de certains labels comme Fällt ou Line/12k. C’est sur 12k justement que Dan Abrams aka Shuttle358 a pris l’habitude de poser les jalons de son travail reliant approche photographique et interprétation ambient électronique. Après les parenthèses Stream et Wildlife (parus chez Mille Plateaux), le musicien américain publie avec ce Chessa son troisième album sur le label new-yorkais. Saisissant les sons comme des pulsions fugitives, émotionnelles, Dan Abrams crée un parallèle entre objet visuel et objet sonore, en basant son travail musical sur ses propres travaux photographiques. De la même manière que ses photos – instantanés de la vie courante, photos de détail, d’un corps, d’un lieu ou d’un objet – cherchent à retrouver les liens d’humanité qui les conditionnent, l’idée sous-jacente ici est de relier des particules sonores irrégulières, granuleuses dans des combinaisons musicales volontairement mélodiques car foncièrement humaines. A la différence de nombreux compositeurs du genre, et à l’image de morceaux comme “Marche” ou “Melt,” la démarche de Shuttle358 n’est donc pas de garder la ligne musicale la plus minimale possible mais bien de l’ouvrir aux variations les plus sensitives et sensuelles qui soient.

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