Review of Shizuku [12k1067]

Liability (FR)

Illuha est une collaboration entre Corey Fuller et Tomoyoshi Date qui a mis du temps avant de sortir quoi que ce soit. En effet, les deux hommes se sont rencontrés une première fois en 2006 et de part le fait de l’éloignement (Date vit au Japon alors que Fuller réside aux Etats Unis) il s’est avéré difficile pour eux d’avancer rapidement. Shizuku n’a été enregistré qu’en 2008 et n’est sorti que trois ans plus tard. Il faut dire également que Date et Fuller sont accaparés par leurs projets respectifs et qu’un album aussi minutieux que Shizuku ne se fait pas à la va vite. Ca tombe bien parce que c’est aussi à l’image du disque même. Illuha distille une musique qui prend son temps, rêve aux quatre vents et se plait dans les abstractions vagabondes. Les textures sont claires, un peu fuyantes mais toujours dans cet esprit de voyage onirique qui oscille entre l’ambient et le néo-contemporain. Si techniquement et artistiquement Shizuku est un album irréprochable, on reste malgré tout avec ce sentiment que tout ceci reste assez classique. En effet, l’impression d’avoir entendu un bon nombre de fois ce genre d’album qui fourmille de détails, enrobé de lignes sonores molletonées et qui se complait dans des formes abstraites, revient sans cesse. Ce constat n’est pas rédhibitoire et on s’accomode fort bien de la beauté lumineuse de Shizuku mais on a bien conscience qu’il ne s’agit pas ici de remettre en cause le moindre dogme. En même temps, le lable 12k s’est fait une spécialité de sortir des disques du même acabit. C’est l’identité même de la structure de Taylor Deupree et peut peuvent se targuer d’avoir un catalogue d’une telle qualité. Shizuku est donc bien un disque de genre, ruisselant d’une lumière polaire, mais, bien qu’on le catalogue facilement, on ne peut nier qu’on peut difficilement trouver mieux en ce moment. Illuha fait un travail d’orfèvre et on n’en attendait pas moins d’un disque estampillé 12k.

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