Review of Aix [12k1051]

Liability (FR)

Pour ce deuxième essai pour le label 12k, l’Italien Giuseppe Ielasi a choisi le format court. Enregistré à Aix-En-Provence, d’où le titre, ce nouvel album est toujours dans une démarche électroacoustique dans laquelle la guitare à son mot à dire. Cependant et contrairement à ses effort passés, Giuseppe Ielasi donne un peu plus d’importance à une instrumentation diverse. La guitare est toujours présente mais elle partage l’espace non plus seulement avec les traitements électroniques mais aussi avec d’autres instruments tels que le piano, la trompette, les percussions et différents objets utilisés comme des pièces essentielles à la finition des morceaux. Mais déjà August, le précédent effort pour 12k, avait ouvert la voie, élargissant les possibilités de création pour Ielasi. Plus riche et plus varié en matière sonore Aix est certainement plus accessible que les disques qu’il avait fait paraitre sur le label Häpna. Ainsi, la guitare n’est plus l’objet central des expérimentations de Guiseppe Ielasi. Comme le dit Benoit Deuxant dans un excellent portrait qu’il a réalisé pour le site de la Médiathèque de la communauté Française de Belgique: “Chacun de ses disques peut être identifié et isolé des autres par la proportion de guitare qu’il contient et la place que celle-ci occupe (avant plan/arrière plan ?)”. Cette observation de l’uvre de Ielasi est très juste et, finalement Aix, ne fait pas exception.

Cependant ce qui frappe le plus dans Aix c’est surtout l’approche rythmique des morceaux. En effet, là encore Giuseppe Ielasi s’écarte de ses marotes habituelles pour proposer des séquences autant aléatoires que bien ordonnées. Ce qui ne change pas c’est le caractère abstrait et expérimental de la musique de l’Italien. Simplement, cette dernière se veut plus évidente, restituant les informations sonores de manière plus accessible pour le commun des mortels. Si il y a toujours eu quelque chose d’émotionnel dans la musique de Ielasi, il a essayé de conserver au moins cela pour Aix. De fait, Aix n’est sans doute pas l’une de ses uvres les plus fortes mais elle apporte une variété qui faisait un peu défaut à ce qu’il avait déjà pu réaliser en solo. Ce qui a donc été initié sur August est en voie de perdurer. En tout cas cela empêche Giuseppe Ielasi de s’enfermer dans un carcan où il se serait vite senti à l’étroit. Ici, il s’offre des possibilités nouvelles qui semblent illimitées.

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