Review of Between You And The Shapes You Take [12k1078]

Etherreal FR)

À plusieurs reprises, ces pages ont pu souligner que Stephen Vitiello était un musicien très actif, notamment pour ses travaux collaboratifs avec Machinefabriek, Lawrence English, Mem1, Scanner ou au sein de Moss. Précisément, c’est avec l’une des trois autres membres de ce collectif (Molly Berg, en l’occurrence) que l’États-unien donne de ses nouvelles, réactivant ici une coopération qui avait déjà donné naissance à un album en 2009. Comme on pouvait aisément l’imaginer, il s’agit, pour les deux musiciens, de se livrer à des plages largement improvisées, Vitiello se chargeant de la guitare et des parties électroniques tandis que Berg opère à la clarinette et pose également quelques vocalises.

L’ensemble souhaite, à l’évidence, susciter la divagation de l’auditeur, emporté par ces dix compositions dans lesquelles les deux intervenants sont présents à part égale. Au reste, on observera que leur précédent long-format portait, comme auteurs, les noms de « Molly Berg + Stephen Vitiello » tandis que, cette fois-ci, les patronymes sont inversés, manière de signifier que cet ordre n’importe peu mais que prévaut le résultat de leur rencontre. À ce titre, Vitiello souligne que l’enregistrement de Between You And The Shapes You Take s’est déroulé en studio, sans préparation préalable, permettant aux deux originaires de Richmond de jouer tant qu’ils veulent, récupérant ensuite les parties les plus intéressantes de leurs prestations.

Rejoints par Hahn Rowe au violon sur deux titres (dans lesquels il apporte une forme de liant entre les différentes strates instrumentales), Vitiello et Berg évoluent majoritairement dans une atmosphère minimaliste, parfois légèrement bousculée quand la guitare du premier et la clarinette de la seconde se font plus présentes (Five (Was 5)) ou que des incursions électroniques grondantes et bouillonnantes sont convoquées (Clarinet Assembly). Quoiqu’il arrive, le propos ne se départit jamais d’une forme de délicatesse discrète, peut-être un peu trop retenue, mais assurément vecteur d’un disque convaincant et qui touche probablement à son plus beau dans son titre caudal (Another End), tout en suavité et luminosité de ses composantes.

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