Review of Can You Prove I Was Born [12k2033]

EtherReal (FR)

Après une dizaine d’années sans nouvelle aucune de Dan Abrams (que ce soit sous son propre nom ou bien via un de ses pseudonymes, tel Fenton), l’annonce d’un nouvel album de Shuttle358 ne pouvait que nous réjouir. De fait, le souvenir de Chessa, très bon disque, déjà paru sur 12k, est encore présent dans notre mémoire au moment d’entamer l’écoute de Can You Prove I Was Born, long-format publié en format digital et vinyle, et délibérément pensé dans cette optique.

En effet, la manière qu’a Shuttle358 d’employer ses nappes paraît frappée d’une volonté de jouer sur leur caractère tournoyant, à l’image des sillons d’un disque vinyle. De même, l’intégration d’adjuvants (tels une guitare acoustique ou bien un violoncelle, à la fin de Imaginary Other) travaille sur la circularité du propos et non sa frontalité. Ne se laissant pas enfermer dans une ambient ondoyante assez balisée, l’États-Unien opère, par ailleurs, quelques écarts, à l’image d’un Meteor Heart davantage porté par des petits bleeps et une approche plus expérimentale, ou bien un Burrowed Vows traversé de saturations et distorsions.

À l’intersection de ces deux chemins, un titre comme Paper Wings croise recherche sur les nappes et introduction de matériaux plus acérés en surface, comme Dirty Sunkiss intègre quelques pulsations particulièrement bienvenues. Privilégié par Dan Abrams, ce choix de proposer des pistes enrichies et savamment ouvragées conduit l’auditeur à naviguer de morceau en morceau, sans véritablement savoir à quoi s’attendre par avance. Sans être réellement pris par surprise, la tonalité générale étant assez homogène, on sera ainsi néanmoins toujours à même de se trouver face à un nouvel agencement ou un nouvel élément (comme ses samples de petit jeu électronique dans le caudal Years Later).

View Website View Release